Habité par à peine plus de 20 000 personnes (soit 1 % de la population parisienne), le IIe ne peut revendiquer de peser lourd sur le marché immobilier parisien en terme de volume. Il n'empêche qu'en termes de prestige, c'est lui qui abrite les sites historiques de la Bibliothèque nationale de France au 5, rue Vivienne et l’ancienne Bourse, sur la place du même nom, le fameux palais Brongniart, désormais centre de congrès, de salons et d’échanges dédié à l’innovation. Et s’il est quasiment dépourvu d’espaces verts, faute de terrains disponibles, à part les squares Louvois et Jacques-Bidault, le IIe est doté d’un patrimoine architectural et culturel ainsi que d’une vie événementielle qui lui valent bien des aficionados depuis des générations !
En effet, outre les institutions citées plus haut, le IIe peut compter sur le théâtre des Variétés, celui des Bouffes-Parisiens ou de la Michodière (pour ne citer qu’eux), qui maintiennent avec succès la tradition du théâtre de boulevard dans ce qu’elle a de plus noble ; sur le mythique Grand Rex, la dernière salle de cinéma XXL de Paris avec ses 2 700 places et sur ses légendaires passages couverts reliant entre eux les boulevards via des arcades alternant boutiques, galeries d’art, bistrots et restaurants. Citons les plus célèbres : la galerie Vivienne, le passage des Panoramas et celui du Caire. Comme le reflet d’un Paris que l’on croyait oublié et qui prend souvent des allures de time capsule réglée sur le XIXe siècle haussmannien.

Appartements bourgeois et lofts post-industriels

Autre haut lieu de l’arrondissement, le Sentier, un quartier établi autour de la rue éponyme et qui fut jusqu’à la fin du XXe siècle celui de la confection, des tailleurs, du tissu et de la maroquinerie. Un univers immortalisé dans la trilogie cinématographique La Vérité si je mens, réalisée par Thomas Gilou entre 1997 et 2012. Le Sentier est aujourd’hui le point de ralliement de nombreuses startups, dont les dirigeants apprécient sa position centrale à quelques pas de Halles et les grands volumes laissés disponibles par la délocalisation des métiers du textile. Ce qui amène une nouvelle génération à s’intéresser à l’arrondissement, amenant avec elle force boutiques branchées et restaurants aux concepts originaux.
Comment cela se traduit-il sur le plan immobilier ? Il va de soi que le IIe, à cause de son manque de verdure, n’est pas le premier arrondissement auquel songeront les familles avec enfants au moment d’envisager l’achat ou la location d’un appartement. Mais il y a de quoi être séduit par sa vie de quartier, notamment autour du marché Montorgueil ou de la place de la Bourse, elle aussi dotée d’un marché, par le rythme trépidant de ses rues étroites et de ses larges boulevards et par son incomparable vie culturelle. Côté offre, le panel est large entre appartements bourgeois typiquement haussmanniens, avec parquets de chêne, moulures et plafond et cheminées dans chaque pièce, lofts installés dans d’anciens bâtiments industriels ou d’anciens ateliers de confection et studios de charme nichés sous les toits. Qu’en est-il côté prix ? Ils sont depuis des années orientés à la hausse régulière, le IIe ayant su se réinventer pour attirer une clientèle rajeunie. Il faudra compter entre 11 000 et 12 000 €/m2 pour un appartement d’une centaine de mètres carrés, et jusqu’à 15 000 €/m2 voire plus pour certaines adresses prestigieuses comme la rue Volney, proche de la place Vendôme, ou pour la partie nord de la place des Victoires, que le IIe partage avec le Ier. La clientèle est majoritairement française mais de nombreux acheteurs étrangers connaissant bien Paris se montrent intéressés par l’achat de pied-à-terre de prestige dans le IIe. Ce qui ne peut que soutenir sa cote à moyen et long terme. 

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