L’histoire de cette commune est pourtant récente car jusqu’à la fin du XVIIIe siècle on ne trouve sur ses terres que quelques maraîchers, des vignes, des terrains de chasse et deux grandes propriétés privées, Villiers et la Planchette. En 1822, un propriété terrien nommé Jean-Jacques Perret y lotit 60 terrains sur vingt hectares, ainsi naîtra le « Champ Perret »… qui sera un échec monumental, les terrains étant trop vastes et mal desservis. La deuxième tentative menée à partir de 1844 par Étienne Noël sera plus fructueuse. Il confie à Nicolas Eugène Levallois, un patron de bistrot visionnaire, la conception d’un village autonome comportant, outre des logements financièrement accessibles, une église, une mairie, des équipements scolaires, un système d’égouts sophistiqué, un éclairage public efficace, des commerces et des infrastructures destinées à accueillir les nombreux entrepreneurs encouragés par la IIIe République. Ainsi naîtra le Village Levallois, une commune indépendante de Clichy et Neuilly ses voisines et dotée d’un plan à la structure moderne, ses rues rectilignes et perpendiculaires étant aujourd’hui encore sa marque distinctive. Le succès sera immédiat, les entreprises répondent massivement à l’appel. En 1866, le Village Levallois compte 27 blanchisseries, 126 cafetiers et 45 sociétés à vocation industrielle. Ce qui encourage la création officielle par Napoléon III de la commune de Levallois-Perret, le 1er janvier 1867. Sans attendre, un certain Gustave Eiffel y installe ses ateliers d’où sortiront (en pièces détachées !) la Tour qui portera son nom et la Statue de la Liberté. Quelques décennies plus tard, Louis Blériot y implante son usine, en pleine ville, pour y construire l’avion avec lequel il traversera la Manche en 1909. Une autre étape importante de l’histoire de la commune sera l’inauguration en 1898 de son Hôtel de ville, unanimement considéré l’un des plus beaux d’Ile-de-France et qui marquait alors la concrétisation, en moins de 50 ans, du rêve de Nicolas Levallois.

Un intéressant marché de report

Levallois-Perret se présente aujourd’hui comme un carré d’1,5 km de côté, entre le boulevard Périphérique et la Seine, auquel s’ajoute la moitié nord de l’île de la Jatte, face à Courbevoie. Avec 70 000 habitants, c’est une ville assez dense mais les différentes équipes municipales qui se sont succédé depuis les années 70 ont eu à cœur de préserver la qualité de vie levalloisienne. Notamment via d’ambitieux programmes neufs, résidentiels ou de bureaux, remplaçant les anciennes usines situées en bord de Seine. Dans cette commune où les familles et leurs enfants sont choyés, la demande est permanente pour des appartements de 3 à 5 pièces, dans l’ancien comme dans le récent ou le neuf. Résultat, les prix affichent une courbe de progression constante quel que soit le quartier, entre 8 000 et 10 000 €/m2 pour les appartements et jusqu’à 13 000 €/m2 pour les très recherchées maison de ville. Des tarifs élevés, mais qui restent inférieur à ceux que l’on trouvera dans le XVIIe arrondissement parisien, qui ne se trouve qu’à quelques minutes, de l’autre côté du Périphérique, et se place donc comme un intéressant marché de report pour des acheteurs ayant peu ou prou le même profil, à commencer par les couples de cadres supérieurs déjà propriétaires d’un précédent logement. Les familles dotées de budget confortables choisissent généralement le centre de Levallois, commerçant et animé, autour de la mairie et des 3,5 hectares du parc de la Planchette, ou le Front de Seine, particulièrement agréable côté loisirs dans cette commune manquant d’espaces verts. Pour pallier ce déficit de verdure, notons que Levallois a produit de gros efforts depuis les années 2000, en témoigne l’installation de ruches sur l’île de la Jatte et dans le parc Alsace et la création d’îlots arborés dans tous les quartiers. 

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